dimanche 19 août 2007

Le mot de la fin

A trop vouloir courir après le temps,
je suis passée à côté et je n'ai rien vu.
C'était là pourtant. Il me fallait juste ouvrir les yeux.
Je vais maintenant aller à sa rencontre. Prendre le temps de le découvrir et de comprendre.
Je raconterai peut-être ailleurs, plus tard.
Peut-être...



Je vais laisser ce jardin s'enfricher.
Les herbes folles vont gagner du terrain,
mais les pensées subsisteront car elles sont vivaces...

Merci à ceux qui sont passés et à ceux qui se sont arrêtés.











Le vent se lève !... il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !

Paul Valéry

lundi 13 août 2007

Un p'tit tour au paradis

Quand il pleut des armes,
ou quand il pleut des larmes...

Quand le message ne passe plus,
il reste la fantaisie...



ou l'humour...

Il faut rire de tout. C'est extrêmement important.
C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans.

Pierre Desproges.

dimanche 22 juillet 2007

Frère Jacques

Il a dit :
Il y en a qui ont le coeur si large qu'on y rentre sans frapper. Il y en a qui ont le coeur si frêle qu'on le brise d'un doigt.

Un enfant c'est le dernier poète d'un monde qui s'entête à vouloir devenir grand.

Le talent, ça n’existe pas. Le talent, c’est d’avoir envie de faire quelque chose.

dimanche 1 juillet 2007

Kaléidoscope


"La couleur est par excellence la partie de l'art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s'adressent d'abord à la pensée, la couleur n'a aucun sens pour l'intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité". E. Delacroix


Photos 1 & 3 : Tomislav Bukvic
Photo 2 : Marta Eva Llamera
Photo 4 : Jure Kravanja
Photo 5 : Bonali Giuseppe

...

dimanche 24 juin 2007

Juin 1978

Il est 7 heures, ce dimanche matin. Je ne dors plus.
Le soleil est là, il va sans doute faire chaud.
Je me lève sans bruit et sors dans le jardin. L'herbe mouillée sous mes pieds est douce et caressante. Le ciel est limpide.

Il n'y a pas de bruit, la maison dort encore.
Le chien passe me dire bonjour et me lèche les pieds avant de partir pour de nouvelles aventures.
Dehors, l'air est plus doux que dans la maison. Les vieux murs conservent la fraîcheur quelle que soit la saison...
Les odeurs du jardin, après la nuit, m'attirent et m'enivrent. Je me sens imprégnée par la légèreté de l'instant. Enfin !
Je m'allonge dans l'herbe. La douce chaleur du soleil matinal me caresse. Les oiseaux, au-dessus de moi, s'en donnent à coeur joie.
Je me sens apaisée et détendue...

Déjà, j'entends du bruit dans la cuisine. La radio qu'on allume, l'odeur du café, la vaisselle qu'on range.
Demain, je passe mes épreuves. Ces bruits me le rappellent soudain. La peur à nouveau...

J'ai 17 ans, ce dimanche matin. Et je me suis sentie légère quelques minutes...

Photo AnS

dimanche 17 juin 2007

Le rêve en questions




Pourquoi rêvons-nous ?
Derrière quels rêves nous cachons-nous ?


Le papillon fit un rêve. En rêvant il est devenu Chuang-zi en train de regarder les fleurs. Les fleurs étaient vraiment nombreuses... A ce moment, Chuang-zi se réveilla. Il ne savait pas si le Chuang-zi de maintenant était le vrai Chuang-zi ou le Chuang-zi qu'avait rêvé le papillon. Il ne savait pas non plus si Chuang-zi avait rêvé du papillon ou si le papillon avait rêvé de Chuang-zi... Qui suis-je en réalité ?

Photo Eyal Segev

dimanche 10 juin 2007

Etoile de mer


Entre deux eaux, j'ai fait le rêve d'une énorme sirène.
Son chant m'a entraînée dans les profondeurs.
Son souffle m'a propulsée dans les nuages.
Sa force m'a domptée.
Elle est grande et pacifique.
Lourde et légère.
Puissante et gracieuse.
Il me vient subitement l'envie de la toucher.
Je n'ai pas peur. Juste intimidée.
J'ai envie de faire connaissance.
J'ai envie qu'elle me raconte.
La mer et les étoiles.
Le ciel au fond de l'eau.
Le bleu...

Le temps s'étire doucement.
De gros nuages noirs se profilent à l'horizon.
... Un éclair soudain. Le sourire qui se fige.
La photo est floue.

Je suis réveillée...
Photo Daniel Bayer


dimanche 3 juin 2007

Elle

Elle court, elle cajole, elle travaille, elle rassure, elle se lève la nuit, elle fume, elle caresse, elle engueule, elle admire, elle lave, elle chasse les cauchemars, elle fait réciter, elle encourage, elle pleure, elle boit, elle se sent belle, elle repasse, elle a du chagrin...

Elle court, elle culpabilise, elle fait l'amour, elle découvre sa première ride, elle console, elle roule trop vite, elle donne la main, elle se sent moche, elle prépare les repas, elle écoute de la musique, elle se parfume, elle s'achète une petite robe, elle s'énerve...

Elle court, elle aime, elle souffre, elle est joyeuse, elle s'interroge, elle se maquille, elle bricole, elle lit, elle soigne, elle embrasse, elle nettoie, elle fait les courses, elle est triste...

Elle court, elle angoisse, elle rit, elle écoute, elle jardine, elle cueille une fleur, elle s'inquiéte, elle fait des gateaux, elle a rendez-vous, elle sourit, elle explique, elle chante, elle raconte, elle se sent petite, elle s'étonne, elle discute, elle rêve, elle a envie, elle est là...

Elle court...


Elle aime...

Photos Ilona Wellman & AnS

dimanche 27 mai 2007

Histoire(s) simple(s)

Elle s'appelle Lucie, c'est mon amie depuis 15 ans.
Nous partageons tout. Nos états d'âme, nos colères, nos joies, nos frustrations.
Grande liberté de parole entre nous, grande complicité.
Elle me connaît, je la connais. Deux femmes ordinaires qui s'apprécient.
Son mari est parti le soir de la St Valentin, il y a deux ans.
Il avait tout prévu : nouvel appartement, nouvelle femme, nouveau départ. Nouvelle vie...
Lucie n'avait rien perçu, rien deviné. Elle s'est effondrée.
Trahison. Violence. Brutalité...
Des mots qu'elle répétait sans arrêt depuis. Des mots qui l'aidaient à faire le deuil d'une relation de plus de 20 ans.
Je l'ai écoutée, impuissante, pendant des mois.
Elle s'était réfugiée derrière une façade pour sa fille, pour les autres. Mais je savais bien que la douleur restait présente sous le masque.
Et puis, le temps qui gomme les blessures...
Il y a quelques semaines, Lucie m'a parlé de M.
Avec timidité et réserve.
Elle n'aime plus l'imprévu. Elle a peur de s'investir, elle pense à sa fille.
Mais quand je la regarde, je sais que Lucie est amoureuse...

Je m'appelle Rosalie. Et je suis dans une impasse...
Devant moi, un mur géant que j'aimerais bien franchir.
Et derrière moi, les restes d'un cocon...
Mes ailes seront-elles assez grandes et assez fortes pour m'aider à passer l'obstacle ?

"Pense à toi, Lucie. Aime le."
D'après une photo de Mike S.

samedi 19 mai 2007

Ma princesse éphémère

Il y a quelques semaines, j'ai cueilli des pâquerettes et les ai tressées pour en faire une couronne.
Je le faisais, il y a longtemps, quand ma fille était petite. Princesse éphémère.
Puis, la princesse a grandi et quitte peu à peu le royaume de l'enfance.
Je me rends soudain compte que les princesses grandissent vite ! C'était hier le moment où elle a appris à parler, à lire, à compter.
C'était il y a quelques instants le moment où elle paradait avec sa couronne sur la tête...
Je l'observe et suis admirative. Par sa force de caractère, par sa volonté, par son énergie.
Mais pas toujours facile à vivre...
Il faut lui montrer le chemin, sans la précéder. Lui tendre la main, l'air de rien. Attendre la question, avant de donner une réponse.
Maintenant, la princesse élargit son royaume. Part à la conquête de territoires inexplorés.
Maintenant, la princesse devient une reine...



Photo Tony Hnojcik

dimanche 6 mai 2007

Légère

Les bulles de savon s'envolent autour de moi et ma peau se lisse au contact de l'eau.
Je me sens enfin légère...

Il est 3 heures, ce dimanche matin.
Un sentiment urgent m'a conduit à cet endroit où je sais trouver la paix.
Un petit banc à l'écart. Ouvert sur la colline.
Pas d'étoile cette nuit, les nuages disparus depuis quelques semaines sont revenus.
Dommage. J'aime regarder le ciel étoilé. Il m'arrive de m'allonger sur le banc pour contempler le ciel et me perdre dans l'infini.
Pour cette fois, mon regard s'est posé alentour. Le mouvement bruyant d'un troupeau de vaches, à quelques mètres, m'a d'abord déconcentrée, puis s'est estompé.
Même les feuilles de l'arbre au-dessus de ma tête sont devenues silencieuses.
Aucun bruit, si ce n'est le clocher de l'abbaye qui rythme le temps.
Temps de plénitude. Repos de l'esprit. Retour du calme intérieur.
Il est bon ce silence retrouvé.

Le ciel s'éclaircit. Les oiseaux m'annoncent qu'il me faut rentrer.
Ailleurs, la journée commence. Pour moi, elle continue.

Photo Elena Savenkova

dimanche 29 avril 2007

Tant de pause

Il est parfois nécessaire de pauser et de se poser.
D'écouter les fleurs et regarder les oiseaux.
Prendre un nouvel élan et retrouver l'envie.

Il est parfois nécessaire de prendre le temps de sentir la vie qui va et vient à l'extérieur, à l'intérieur. De l'extérieur vers l'intérieur.
De l'écouter palpiter, chanter. De la voir changer, bouger.

Il est parfois nécessaire de respirer l'air du temps.
De l'interroger.
Et savoir attendre une réponse...

Il m'arrive de penser qu'une minute peut être très longue et un mois très court.






Photo Vassilis Tagoudis

samedi 10 mars 2007

Regard



J'aime tes yeux mais je préfère les miens,
car sans eux je ne verrais pas les tiens.

Photo Nurkan Kahraman

dimanche 4 mars 2007

L'escalier

- Dis moi, Rosalie, je trouve que ce que tu écris est triste. Es-tu triste en ce moment ?
- Non, je ne suis pas triste. Je me pose. Je regarde. J'observe.
Certains jours, ce que je vois est triste et d'autres jours, c'est gai.
En ce moment, je vois les arbres qui fleurissent. J'entends les oiseaux qui chantent plus tôt le matin. Mais je vois aussi des gens malheureux, des gens qui n'osent pas, des gens qui ont peur.
- As-tu un rêve que tu aimerais réaliser, là tout de suite ?
- Oh, s'il n'y en avait qu'un ! J'aimerais déjà oser dire ce que je pense, sans avoir peur de le dire. Et puis, j'aimerais aller escalader une dune. Une grande dune qui me permettrait de voir très loin la mer et l'horizon. Une dune sur laquelle le soleil brillerait si fort que tout serait blanc autour de moi. Rien que du blanc et du bleu... et au loin un petit bateau avec une voile rouge. Seule avec le silence et le vent.
- Pourquoi as-tu mis la photo d'un escalier ?
- L'escalier c'est plus pour la montée que pour la descente. Ce sont des marches qui aident à progresser. Il est vermoulu sur les bords parce qu'ainsi est la vie... les blessures de la vie. Mais il est en pierre, donc il est solide. Et il est en marches.
On ne reste pas dans un escalier. On monte ou on descend, mais on ne fait pas de sur-place... ou alors, on se pousse pour laisser monter quelqu'un.
Pour moi, la liberté c'est un escalier qu'il faut gravir marche après marche. En haut je crois qu'on doit se sentir léger...

Photo Tiago Estima

lundi 26 février 2007

...

Il a 15 ans, il est albanais.
Ses parents se sont saignés pour lui payer un aller simple pour ailleurs, mettant en lui tous leurs espoirs.
Ils ont trouvé un réseau, un passeur.
Ils ont versé beaucoup d'argent, se sont endettés pour les 10 prochaines années.

Il est passé par l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne, la Belgique et a attéri chez nous.
Il ne parle pas français. Un copain de galère lui a juste appris à dire "1 euro pour manger, s'il vous plaît" et "merci".
Il s'est fait prendre dans le métro, car il faisait la manche et n'avait pas de papier d'identité.

L'administration vient de lui notifier un arrêté de reconduite à la frontière.
Il ne comprend rien. Il a peur. C'est encore un enfant.

Bientôt il sera dans le prochain avion en partance pour l'Albanie...

dimanche 25 février 2007

Orage

Elle avale son énième verre de vin de la soirée...
Elle tire sur sa énième cigarette...
Elle entend son bébé qui pleure à l'étage.


Elle voit le miroir et n'y voit pas son reflet.
Elle se perd. Elle ne s'aime pas...
Ses larmes coulent doucement.
...
Son homme est parti pour une énième partie de poker.
Il se perd. Elle ne l'aime plus...
...
Le téléphone sonne. Le bébé pleure toujours.
Elle vide la bouteille de vin, attrape machinalement quelques vêtements qui traînent sur un fauteuil.
...
Un éclair traverse soudain la pièce.
Elle jette tout par terre. Le verre, les vêtements, sa colère, sa tristesse, son désamour...
Elle ouvre en grand les fenêtres.
Monte dans la chambre de son bébé, le blottit contre son épaule. Elle l'embrasse, le console...
...
Elle claque la porte d'entrée. La pluie d'orage tombe violemment.
Elle abrite son bébé sous un pardessus. Elle marche rapidement dans les rues désertes.
La pluie ruisselle sur son visage. Elle ne pleure plus.
...
Elle sonne.
J'ouvre.
Elle me sourit...

Photo Pietro Elice

De nos cris de douleur, naîtront des mots d'amour.

samedi 17 février 2007

Bleu

Entre deux bleus,
je vole, je flotte.

Et je ne sais plus
si je suis ciel ou marine.

... A la fois ombre et reflet.


Photo Basso Gianluca

mercredi 14 février 2007

...


Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour.

Khalil Gibran
Photo Erdogan Attila

dimanche 11 février 2007

Clair-obscur

Petite luciole attirée par la lumière,
qui virevolte dans le halo,
et qui se brûle parfois les ailes.

Petite luciole attirée par la lumière,
si fragile dans son coeur,
et si forte d'oser regarder les étoiles.

Petite luciole attirée par la lumière,
un soir de pleine lune,
a rencontré le papillon de nuit.
Photo Wilson Tsoi

mercredi 7 février 2007

Parenthèse

Dans un grain de sable voir un monde,
Et dans chaque fleur des champs, le paradis.
Faire tenir l'infini dans la paume de la main,
Et l'éternité dans une heure.
W. Blake



Photo Marina Cano

vendredi 2 février 2007

Intérieur



La lumière intérieure...
Qui nous est transmise par la lune et les étoiles...
Qui nous fait rayonner et donne de la profondeur au regard...


Elle m'a longtemps fait peur.
Je l'avais enfouie, cachée. Par crainte que les autres ne la découvrent. Je refusais de la partager. Je ne voulais pas me montrer. J'avais peur.
Chenille dans sa chrysalide, papillon ébloui par la lumière.
C'était trop fort, difficile. Je ne pouvais pas.
Alors, je suis restée chenille... peu à peu, la flamme s'éteignait.

Et puis...
Une main tendue, des mots, la visite d'un petit lutin...
Le cocon s'est déchiré... L'éclat s'est ravivé.

C'est douloureux d'ouvrir les yeux à la lumière, après tant d'années d'obscurité...
... Mais c'est bon de ne plus se cacher. D'avoir envie de la faire rayonner.

Qu'il est doux de plonger son regard dans celui d'un autre, sans crainte.
Qu'il est léger de s'ouvrir aux autres, sans redouter leur jugement.


Être soi. Simplement. Vraiment.

Photo Fe Oly

mardi 30 janvier 2007

Invitation

La tranquilité de l'eau permet de refléter toute chose que ne peut la tranquilité de l'esprit... Tchouang-Tseu





Photo Carlos Matos

vendredi 26 janvier 2007

L'eau de vie

Longtemps, j'ai ravalé mes larmes.
Je pensais qu'elles étaient une manifestation de faiblesse.
Il me fallait être forte pour survivre.
Même pas peur. Même pas triste. M'en fous...
Quelle naïveté !
"On" a pensé que je n'avais pas de sentiment. Pas d'émotion.
"On" avait tout faux.
Les larmes coulaient à l'intérieur.

Un jour, je me suis mise à pleurer. En vrai.
Drôle de sensation...
A la fois bonne et mauvaise. Entre soulagement et tristesse.
Je ressentais physiquement la tristesse.

Et puis...
des larmes m'ont émue plus que d'autres.
Comme des rires, d'ailleurs...
Minuscule, n'est-ce pas, ce qui sépare les larmes du rire...
Parfois même, tout se mélange, on en pleure de rire.

Maintenant, je n'ai plus peur des larmes.
Ni de celles des autres, ni des miennes.
Je crois avoir compris qu'elles sont aussi l'eau de la vie.

Dans toutes les larmes s'attarde un espoir (S. de Beauvoir)

Photo AnS

vendredi 19 janvier 2007

Portes ouvertes




Depuis quelques temps, je vois les portes. J'en prends conscience.
Avant je les ouvrais, je les fermais. J'entrais et je sortais. C'est tout. Et d'un triste... Maintenant, la porte prend corps ! Elle a une signification.
Ouais !

J'aime les portes !
Celles qui s'ouvrent, bien sûr. Un peu moins celles qui se ferment... mais certainement pour mieux s'ouvrir une autre fois !
Je découvre et redécouvre les portes. C'est fou, non ?

Je me souviens...
celle du grenier de mon enfance, qui cachait tous mes trésors,
celle de la chambre de mes parents, qui ne s'ouvrait que sur autorisation,
celle de la cave, quand j'étais punie,
celle de la chambre de ma soeur qui m'était toujours ouverte et qui s'est brutalement fermée un jour... nous grandissions et avions de nouveaux trésors à cacher...

J'aime aussi la porte qui claque. Elle fait du bien. Elle soulage et met un point final à un avis de tempête.
J'aime également la porte dérobée et secrète. La porte cochère, celle des baisers volés.
Et celle qu'on enfonce. Celle devant laquelle on marque une hésitation. Celle derrière laquelle il y a plein de promesses.
J'aime la petite. Et la grande.
J'aime la porte du four et celle du frigo.

Si j'aime autant les portes maintenant, c'est parce que j'ose les ouvrir.
Pour voir. Pour entendre. Et pour essayer de comprendre.

lundi 15 janvier 2007

Ces jours-là



En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant.
Nelson Mandela



Il y a des jours comme ça. A marquer d'une pierre blanche. Ou plutôt à graver dans la pierre... pour qu'on s'en souvienne le plus longtemps possible.
Des jours qui commencent par un matin ordinaire, qui ressemble au matin d'avant. Le réveil a sonné à la même heure, le café a le même goût. Bref, le décor est le même.
Sauf que...
Sauf que ce matin là devient vite différent. Un interrupteur secret a allumé une lumière différente. La lumière de ces jours-là.
On voit le ciel avec un autre oeil et on entend chanter les oiseaux alors que ça fait des lustres qu'on n'a plus fait attention au chant des oiseaux.
Et alors, tout devient possible !

Ces jours-là, on ne marche pas. On vole.
On ne parle pas. On chante.
On se régale en permanence. De tout. De rien. Mais surtout de tout...
On s'aime et on aime tout le monde.

C'est sûrement ces jours-là que sont nées les plus grandes inventions, les plus belles chansons et... qu'on a pris nos plus grandes décisions.

Aujourd'hui a été un jour ordinaire, avec un reflet lumineux qui aurait bien voulu...

samedi 6 janvier 2007

La danse de la rose


"Pourquoi es-tu venue au monde, ma fille, alors que je voulais un garçon ?
Va donc au puits remplir ton seau.
Puisses-tu y tomber et t'y noyer."

Extrait d'une chanson populaire indienne

Portrait de la danseuse





mercredi 3 janvier 2007

Silence...


Le silence est léger.
Et parfois, il peut être lourd.

Il est agréable, à certains moments, de se plonger dans un monde de silence et de contemplation.
Il y a quelques semaines, je suis allée me promener au pied d'un de nos monts, dans les Flandres. Dimanche d'automne, fin d'après-midi... L'atmosphère était calme. La brume du soir commençait à recouvrir le paysage vallonné. Je me suis laissée gagner par l'ambiance ouatée. Ma tête s'est vidée, dépolluée de toutes ces pensées qui l'encombrent souvent. J'étais captivée par le paysage. Engourdissement, lâcher-prise... je me sentais sereine, en paix.
Je ne captais plus le bruit environnant. Ou plutôt, je n'entendais que le silence. Mon silence...
Moment merveilleux et léger.

Et puis, il y a le silence pesant. Ou plutôt des silences. Des non-dits.
Des cris silencieux qui hurlent à l'intérieur.
La non-communication...
Ce que je voudrais bien te dire, mais que je n'ose pas.
Ces mots que je t'écris, mais que je ne t'enverrai pas.
Ces sentiments que j'éprouve, mais que je ne te montre pas.
...
Ces silences deviennent pesants au fil du temps. Si lourds à porter parfois, avec toute cette retenue qui s'y ajoute.
J'ai décidé de déposer mon fardeau. Pour me sentir plus légère, je l'espère. Et pour entendre mon silence intérieur qui m'apportera la paix... peut-être.

***
Cette année, je n'ai pas pris de bonne résolution. Pfff ! A quoi bon, je ne les tiens jamais !
Par contre, je tiens celles que je ne prends pas, qui s'imposent à moi comme une évidence...

J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.
Voltaire

lundi 1 janvier 2007

...

mercredi 20 décembre 2006

Ce jour-là


Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...

Il y a 4 mois j'ai franchi la porte de la maison, pour n'en revenir que ponctuellement et garder le contact avec les enfants et leur père.
Cette maison n'est plus la mienne, même si je m'y étais largement investie. Et c'est très étonnant, cette facilité avec laquelle je m'en suis détachée. Pour un peu, ça serait inquiétant...

Je lis ce qui s'écrit sur le net. Je lis ce que les gens écrivent sur eux. Parfois, je mets un commentaire. C'est tellement plus facile de parler de soi à travers les autres.
Je n'ose pas me livrer, comme ça. Sans détour.
Par peur. Peur du regard que l'autre pourrait avoir sur moi...

Récemment, j'ai écrit sur ma lassitude de continuer à faire semblant.
Et sur ce départ de la maison que mes parents considérent comme un "gâchis".
Mots blessants, mais je comprends la violence de leur sentiment à l'annonce de cette nouvelle.
Poursuite du voyage intérieur...

J'ai reçu une éducation bien propre, bien nette.
Tu dois faire ceci, mais pas celà.
Tu dois le respect à autrui et ne jamais te mettre en avant.
Tu dois t'occuper de ta famille, et ne pas trop penser à toi.
Tu dois... tu dois... tu dois...
Alors, j'ai fait ce que je devais pendant des années et des années.
Mais, je faisais semblant. Je le faisais contre mon gré, jusqu'au jour où...

Comment appeler ce jour ?
Révolte ? Révolution ? Evolution ? Prise de conscience ? Début de métamorphose ?
Oh il n'est pas venu comme ça, un matin, ce jour-là.
Il est venu petit à petit. Sans bruit. Doucement.
Il est le résultat de nombreuses nuits blanches, matins gris et jours sombres.
Mais pendant ce temps, la machine s'est mise à fonctionner autrement.
Moins envie de faire semblant, moins d'enthousiasme à faire les choses, moins d'écoute aux problèmes des autres.
Une sorte de fuite en avant. Sans réélle destination, juste la volonté de sortir des sentiers battus et d'arpenter des chemins de traverse...

Mon environnement s'est mis à changer.
Il me fallait quitter ce costume étriqué.
Alors, je suis partie...

Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...

Mais encore une fois, je ferai semblant.
Parce que c'est Noël.
Parce que c'est ce qu'ils attendent de moi.
Parce que je n'ai pas envie de les décevoir.
Ma liberté, je ne la gagnerai pas contre les autres.
Au contraire, je veux qu'ils m'accompagnent. Qu'ils me tiennent la main et m'encouragent.
C'est ma faiblesse, et c'est ce qui me rend forte également...

Bizarre... vous avez dit bizarre...



Que vous soyez grand ou petit. Que vous soyez faible ou fort.
Que vous aimiez ou non...
Bonnes fêtes à tous.

Malou est en voyage

Parfois M. partait, car ce qui se passait ailleurs l'a toujours attirée. Il en a été ainsi jusqu'à la fin de sa vie ou presque.
Elle a entrepris son dernier voyage à 87 ans !


Elle partait seule, laissant R. à ses rosiers :
- Malou ? Elle est en voyage.
R. ne la voyait plus, ne la regardait plus...
Alors, elle quittait la grande maison, prenait l'avion, le train, le taxi, le bateau... pour d'autres univers.
Il ne s'inquiétait pas, il savait qu'elle reviendrait. Et... elle est toujours revenue, sinon je ne serai pas en train de taper sur mon clavier ! ...
Je n'ai jamais su si elle avait envisagé, un jour, ne pas rentrer. C'est un secret qu'elle a emmené avec elle. Je reste néanmoins persuadée que l'idée l'a effleurée plus d'une fois. Elle aimait tellement ce qui se passait ailleurs.

Ma grand-mère était une femme libre et entreprenante.
Une pionnière à l'époque où les femmes étaient plus souvent à l'intérieur de la maison qu'à l'extérieur.
Ses voyages, elle les effectuait sac au dos.
Le Sahara, l'Inde, l'Egypte, le Kenya...
Elle revenait avec des cartes, des masques africains, des tapis, des tissus, des épices... et des photos. Des centaines de photos qu'elle entassait dans des cartons sous son lit.
Il lui arrivait parfois d'ouvrir un carton, au hasard, et de raconter en me passant les photos.
Ces moments nous appartenaient. Et ils me sont précieux.

Je pense beaucoup à elle, car dans mon voyage intérieur, Malou est très présente.
Et je pense à elle, car c'est bientôt Noël et ni l'une ni l'autre n'aimions ce moment (mais chut... c'était notre secret !)...

mercredi 13 décembre 2006

Transmission...

C'est d'abord une petite pensée...
un souffle qui s'enfuit en laissant des effluves.
C'est une petite graine qui s'est semée dans la tête...
Qui s'installe, se blottit.
Doucement...
Jour après jour, saison après saison...
Et qui, enfin, plante ses racines dans le coeur.

Elle grandit.
Devient une belle pensée.
Ses ramifications s'étendent.
Bientôt, elle occupe tout le jardin !

Petite pensée,
tu me tiens chaud.
Où que j'aille, je t'emmène avec moi.
Quand tu entres dans ma tête,
c'est mon coeur qui bondit.


Petite pensée...

Tu m'éclaires quand la lumière s'éteint.

à toi qui y vis...