samedi 10 mars 2007

Regard



J'aime tes yeux mais je préfère les miens,
car sans eux je ne verrais pas les tiens.

Photo Nurkan Kahraman

dimanche 4 mars 2007

L'escalier

- Dis moi, Rosalie, je trouve que ce que tu écris est triste. Es-tu triste en ce moment ?
- Non, je ne suis pas triste. Je me pose. Je regarde. J'observe.
Certains jours, ce que je vois est triste et d'autres jours, c'est gai.
En ce moment, je vois les arbres qui fleurissent. J'entends les oiseaux qui chantent plus tôt le matin. Mais je vois aussi des gens malheureux, des gens qui n'osent pas, des gens qui ont peur.
- As-tu un rêve que tu aimerais réaliser, là tout de suite ?
- Oh, s'il n'y en avait qu'un ! J'aimerais déjà oser dire ce que je pense, sans avoir peur de le dire. Et puis, j'aimerais aller escalader une dune. Une grande dune qui me permettrait de voir très loin la mer et l'horizon. Une dune sur laquelle le soleil brillerait si fort que tout serait blanc autour de moi. Rien que du blanc et du bleu... et au loin un petit bateau avec une voile rouge. Seule avec le silence et le vent.
- Pourquoi as-tu mis la photo d'un escalier ?
- L'escalier c'est plus pour la montée que pour la descente. Ce sont des marches qui aident à progresser. Il est vermoulu sur les bords parce qu'ainsi est la vie... les blessures de la vie. Mais il est en pierre, donc il est solide. Et il est en marches.
On ne reste pas dans un escalier. On monte ou on descend, mais on ne fait pas de sur-place... ou alors, on se pousse pour laisser monter quelqu'un.
Pour moi, la liberté c'est un escalier qu'il faut gravir marche après marche. En haut je crois qu'on doit se sentir léger...

Photo Tiago Estima