mardi 30 janvier 2007

Invitation

La tranquilité de l'eau permet de refléter toute chose que ne peut la tranquilité de l'esprit... Tchouang-Tseu





Photo Carlos Matos

vendredi 26 janvier 2007

L'eau de vie

Longtemps, j'ai ravalé mes larmes.
Je pensais qu'elles étaient une manifestation de faiblesse.
Il me fallait être forte pour survivre.
Même pas peur. Même pas triste. M'en fous...
Quelle naïveté !
"On" a pensé que je n'avais pas de sentiment. Pas d'émotion.
"On" avait tout faux.
Les larmes coulaient à l'intérieur.

Un jour, je me suis mise à pleurer. En vrai.
Drôle de sensation...
A la fois bonne et mauvaise. Entre soulagement et tristesse.
Je ressentais physiquement la tristesse.

Et puis...
des larmes m'ont émue plus que d'autres.
Comme des rires, d'ailleurs...
Minuscule, n'est-ce pas, ce qui sépare les larmes du rire...
Parfois même, tout se mélange, on en pleure de rire.

Maintenant, je n'ai plus peur des larmes.
Ni de celles des autres, ni des miennes.
Je crois avoir compris qu'elles sont aussi l'eau de la vie.

Dans toutes les larmes s'attarde un espoir (S. de Beauvoir)

Photo AnS

vendredi 19 janvier 2007

Portes ouvertes




Depuis quelques temps, je vois les portes. J'en prends conscience.
Avant je les ouvrais, je les fermais. J'entrais et je sortais. C'est tout. Et d'un triste... Maintenant, la porte prend corps ! Elle a une signification.
Ouais !

J'aime les portes !
Celles qui s'ouvrent, bien sûr. Un peu moins celles qui se ferment... mais certainement pour mieux s'ouvrir une autre fois !
Je découvre et redécouvre les portes. C'est fou, non ?

Je me souviens...
celle du grenier de mon enfance, qui cachait tous mes trésors,
celle de la chambre de mes parents, qui ne s'ouvrait que sur autorisation,
celle de la cave, quand j'étais punie,
celle de la chambre de ma soeur qui m'était toujours ouverte et qui s'est brutalement fermée un jour... nous grandissions et avions de nouveaux trésors à cacher...

J'aime aussi la porte qui claque. Elle fait du bien. Elle soulage et met un point final à un avis de tempête.
J'aime également la porte dérobée et secrète. La porte cochère, celle des baisers volés.
Et celle qu'on enfonce. Celle devant laquelle on marque une hésitation. Celle derrière laquelle il y a plein de promesses.
J'aime la petite. Et la grande.
J'aime la porte du four et celle du frigo.

Si j'aime autant les portes maintenant, c'est parce que j'ose les ouvrir.
Pour voir. Pour entendre. Et pour essayer de comprendre.

lundi 15 janvier 2007

Ces jours-là



En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant.
Nelson Mandela



Il y a des jours comme ça. A marquer d'une pierre blanche. Ou plutôt à graver dans la pierre... pour qu'on s'en souvienne le plus longtemps possible.
Des jours qui commencent par un matin ordinaire, qui ressemble au matin d'avant. Le réveil a sonné à la même heure, le café a le même goût. Bref, le décor est le même.
Sauf que...
Sauf que ce matin là devient vite différent. Un interrupteur secret a allumé une lumière différente. La lumière de ces jours-là.
On voit le ciel avec un autre oeil et on entend chanter les oiseaux alors que ça fait des lustres qu'on n'a plus fait attention au chant des oiseaux.
Et alors, tout devient possible !

Ces jours-là, on ne marche pas. On vole.
On ne parle pas. On chante.
On se régale en permanence. De tout. De rien. Mais surtout de tout...
On s'aime et on aime tout le monde.

C'est sûrement ces jours-là que sont nées les plus grandes inventions, les plus belles chansons et... qu'on a pris nos plus grandes décisions.

Aujourd'hui a été un jour ordinaire, avec un reflet lumineux qui aurait bien voulu...

samedi 6 janvier 2007

La danse de la rose


"Pourquoi es-tu venue au monde, ma fille, alors que je voulais un garçon ?
Va donc au puits remplir ton seau.
Puisses-tu y tomber et t'y noyer."

Extrait d'une chanson populaire indienne

Portrait de la danseuse





mercredi 3 janvier 2007

Silence...


Le silence est léger.
Et parfois, il peut être lourd.

Il est agréable, à certains moments, de se plonger dans un monde de silence et de contemplation.
Il y a quelques semaines, je suis allée me promener au pied d'un de nos monts, dans les Flandres. Dimanche d'automne, fin d'après-midi... L'atmosphère était calme. La brume du soir commençait à recouvrir le paysage vallonné. Je me suis laissée gagner par l'ambiance ouatée. Ma tête s'est vidée, dépolluée de toutes ces pensées qui l'encombrent souvent. J'étais captivée par le paysage. Engourdissement, lâcher-prise... je me sentais sereine, en paix.
Je ne captais plus le bruit environnant. Ou plutôt, je n'entendais que le silence. Mon silence...
Moment merveilleux et léger.

Et puis, il y a le silence pesant. Ou plutôt des silences. Des non-dits.
Des cris silencieux qui hurlent à l'intérieur.
La non-communication...
Ce que je voudrais bien te dire, mais que je n'ose pas.
Ces mots que je t'écris, mais que je ne t'enverrai pas.
Ces sentiments que j'éprouve, mais que je ne te montre pas.
...
Ces silences deviennent pesants au fil du temps. Si lourds à porter parfois, avec toute cette retenue qui s'y ajoute.
J'ai décidé de déposer mon fardeau. Pour me sentir plus légère, je l'espère. Et pour entendre mon silence intérieur qui m'apportera la paix... peut-être.

***
Cette année, je n'ai pas pris de bonne résolution. Pfff ! A quoi bon, je ne les tiens jamais !
Par contre, je tiens celles que je ne prends pas, qui s'imposent à moi comme une évidence...

J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.
Voltaire

lundi 1 janvier 2007

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