mercredi 20 décembre 2006

Ce jour-là


Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...

Il y a 4 mois j'ai franchi la porte de la maison, pour n'en revenir que ponctuellement et garder le contact avec les enfants et leur père.
Cette maison n'est plus la mienne, même si je m'y étais largement investie. Et c'est très étonnant, cette facilité avec laquelle je m'en suis détachée. Pour un peu, ça serait inquiétant...

Je lis ce qui s'écrit sur le net. Je lis ce que les gens écrivent sur eux. Parfois, je mets un commentaire. C'est tellement plus facile de parler de soi à travers les autres.
Je n'ose pas me livrer, comme ça. Sans détour.
Par peur. Peur du regard que l'autre pourrait avoir sur moi...

Récemment, j'ai écrit sur ma lassitude de continuer à faire semblant.
Et sur ce départ de la maison que mes parents considérent comme un "gâchis".
Mots blessants, mais je comprends la violence de leur sentiment à l'annonce de cette nouvelle.
Poursuite du voyage intérieur...

J'ai reçu une éducation bien propre, bien nette.
Tu dois faire ceci, mais pas celà.
Tu dois le respect à autrui et ne jamais te mettre en avant.
Tu dois t'occuper de ta famille, et ne pas trop penser à toi.
Tu dois... tu dois... tu dois...
Alors, j'ai fait ce que je devais pendant des années et des années.
Mais, je faisais semblant. Je le faisais contre mon gré, jusqu'au jour où...

Comment appeler ce jour ?
Révolte ? Révolution ? Evolution ? Prise de conscience ? Début de métamorphose ?
Oh il n'est pas venu comme ça, un matin, ce jour-là.
Il est venu petit à petit. Sans bruit. Doucement.
Il est le résultat de nombreuses nuits blanches, matins gris et jours sombres.
Mais pendant ce temps, la machine s'est mise à fonctionner autrement.
Moins envie de faire semblant, moins d'enthousiasme à faire les choses, moins d'écoute aux problèmes des autres.
Une sorte de fuite en avant. Sans réélle destination, juste la volonté de sortir des sentiers battus et d'arpenter des chemins de traverse...

Mon environnement s'est mis à changer.
Il me fallait quitter ce costume étriqué.
Alors, je suis partie...

Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...

Mais encore une fois, je ferai semblant.
Parce que c'est Noël.
Parce que c'est ce qu'ils attendent de moi.
Parce que je n'ai pas envie de les décevoir.
Ma liberté, je ne la gagnerai pas contre les autres.
Au contraire, je veux qu'ils m'accompagnent. Qu'ils me tiennent la main et m'encouragent.
C'est ma faiblesse, et c'est ce qui me rend forte également...

Bizarre... vous avez dit bizarre...



Que vous soyez grand ou petit. Que vous soyez faible ou fort.
Que vous aimiez ou non...
Bonnes fêtes à tous.

3 Comments:

Blogger FD-Labaroline said...

Oh mon dieu... je crois me lire. Dans mes bras, soeur de galère ! Ne regrette rien, pour une fois n'écoute que toi-même et plus les autres, concentre-toi sur toi, sois égoïste et foin des ragots. Ne perds pas le contact avec ceux que tu aimes, c'est tout, juste un fil qui reste lié, un canal d'affection.
Comme je te comprends, comme je comprends tout ce que tu as ressenti, ce que tu ressens encore... même si mon propre désengluement a été facilité par un nouvel amour. Comme je l'ai déjà écrit, c'est une question de survie, pour ne pas mourrir étouffée il faut partir. Même si ça fait du mal autour de soi, on essaie de limiter les dégats, juste les limiter. Et puis quoi qu'on fasse de toutes façons pour les limiter, plus de 4 ans après mes fils me le "reprochent" toujours. Je leur expiquerai sans cesse qu'ils vaut mieux qu'il aient une maman vivante aujourd'hui, une maman qui peut s'occupper d'eux, ce qui n'était plus le cas "avant".
Ecrit, livre-toi, ça fait du bien, tu verras. Pas facile pour moi d'écrire,de balancer à des inconnu(e)s que j'ai trompé un mari et tout largué pour une histoire d'amour (non, pas une histoire de fesses !). pour tout mon entourage c'est ça qui reste, le basculement de mon ex c'est MA faute, tout reste MA faute. pour mes propres parents, mes propres enfants, mes EX-amis. Mais ça ne m'atteind plus, j'ai sauvé ma peau, c'est TOUT ce qui compte.Tu as fait pareil. L'équilibre viendra, les choses se mettent en place petit à petit, il faut du temps, pas beaucoup mais un peu quand même.
C'est tout ce que je te souhaite, de retomber sur tes pieds (après être tombée sur la tête - excuse-moi, c'était trop facile j'ai pas pu m'empêcher ! Je plaisante, hein.)
Si j'étais restée à Calais je t'aurais dit "viens on va manger à la Cité de l'Europe et se faire un ciné ensuite", mais ça fait loin... Alors, des bises virtuelles et ne perds pas le nord (hinhin chuis très nulle aujourd'hui, fatiguée !)
Laisse passer les fêtes, on sera vite l'année prochaine.
Bises

21/12/06 11:13  
Anonymous Anonyme said...

Merci de tes mots, FD.
C'est vrai que nous nous ressemblons et notamment sur cette envie de nous retrouver.
Ecrire m'aide beaucoup, c'est certain. Ca oblige à creuser, à gratter. Mettre des mots sur des pensées les rendent plus concrètes et permet d'aller de l'avant !
Le fait d'être lue aide également.
Ce n'est pas facile, j'en conviens. Mais, c'est une forme de partage. Et ça, c'est quelque chose d'important pour moi.
Me retrouver permet également de retrouver ma place parmi les autres.

Je te souhaite un joyeux Noël plein de joie.
Bises.

23/12/06 11:23  
Anonymous Anonyme said...

Impossible. Impossible de rester là à vous lire, FD et vous, sans ne serait-ce mettre un petit mot: "pareille".
Même état, même profond regret, d'avoir gâché tout ce temps, de ne pas avoir eu la force de réagir avant. Pareille. Comme vous. C'est trop.
Rosalie, tu viens d'avoir une force, celle de crier toute ton amertume. Et surtout la force d'avoir déchiré cette toile lourde qui t'étouffait. Ca fait du bien, hein ?
Alors, pareille à toi, à vous, je me noie dans une occupation, une folie douce. Vous l'écriture, moi la peinture et/ou l'écriture aussi. Mais c'est mon métier, que je fais à fond. Toute entière.

Les fêtes sont passées, et nous sommes là. Bien.
Très chère,
DoroT

11/2/07 12:03  

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