
Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...
Il y a 4 mois j'ai franchi la porte de la maison, pour n'en revenir que ponctuellement et garder le contact avec les enfants et leur père.
Cette maison n'est plus la mienne, même si je m'y étais largement investie. Et c'est très étonnant, cette facilité avec laquelle je m'en suis détachée. Pour un peu, ça serait inquiétant...
Je lis ce qui s'écrit sur le net. Je lis ce que les gens écrivent sur eux. Parfois, je mets un commentaire. C'est tellement plus facile de parler de soi à travers les autres.
Je n'ose pas me livrer, comme ça. Sans détour.
Par peur. Peur du regard que l'autre pourrait avoir sur moi...
Récemment, j'ai écrit sur ma lassitude de continuer à faire semblant.
Et sur ce départ de la maison que mes parents considérent comme un "gâchis".
Mots blessants, mais je comprends la violence de leur sentiment à l'annonce de cette nouvelle.
Poursuite du voyage intérieur...
J'ai reçu une éducation bien propre, bien nette.
Tu dois faire ceci, mais pas celà.
Tu dois le respect à autrui et ne jamais te mettre en avant.
Tu dois t'occuper de ta famille, et ne pas trop penser à toi.
Tu dois... tu dois... tu dois...
Alors, j'ai fait ce que je
devais pendant des années et des années.
Mais, je faisais semblant. Je le faisais contre mon gré, jusqu'au jour où...
Comment appeler ce jour ?
Révolte ? Révolution ? Evolution ? Prise de conscience ? Début de métamorphose ?
Oh il n'est pas venu comme ça, un matin,
ce jour-là.
Il est venu petit à petit. Sans bruit. Doucement.
Il est le résultat de nombreuses nuits blanches, matins gris et jours sombres.
Mais pendant ce temps, la machine s'est mise à fonctionner autrement.
Moins envie de faire semblant, moins d'enthousiasme à faire les choses, moins d'écoute aux problèmes des autres.
Une sorte de fuite en avant. Sans réélle destination, juste la volonté de sortir des sentiers battus et d'arpenter des chemins de traverse...
Mon environnement s'est mis à changer.
Il me fallait quitter ce costume étriqué.
Alors, je suis partie...
Non, je n'aime pas la période des fêtes.
Et cette année, moins qu'auparavant...
Mais encore une fois, je ferai semblant.
Parce que c'est Noël.
Parce que c'est ce qu'ils attendent de moi.
Parce que je n'ai pas envie de les décevoir.
Ma liberté, je ne la gagnerai pas contre les autres.
Au contraire, je veux qu'ils m'accompagnent. Qu'ils me tiennent la main et m'encouragent.
C'est ma faiblesse, et c'est ce qui me rend forte également...
Bizarre... vous avez dit bizarre...
Que vous soyez grand ou petit. Que vous soyez faible ou fort.
Que vous aimiez ou non...
Bonnes fêtes à tous.